Lot Essay
En noir et blanc, sur un drap à rayures légèrement de biais, des morceaux de corps de femmes sont représentés : ici git un buste, là un œil, ailleurs encore une cuisse. La sculpture ainsi immortalisée appartient à la première série de Poupées débutée par Hans Bellmer en 1933. L’année suivante, il publie dans son ouvrage Die Puppe ainsi que dans la revue surréaliste Minotaure plusieurs photographies, proposant différentes compositions de ces femmes-puzzles. Le corps humain y est mutilé, fractionné et réorganisé, de manière à créer des figures monstrueuses et angoissantes.
L’engagement politique antinazi de Bellmer tout comme son rapprochement au cercle des surréalistes sont autant d’éléments qui l’amènent à créer la figure de la poupée. Ces mannequins de plâtre et de papier mâché sont utilisés comme des métaphores de la sexualité, de la violence et de la corruption, inspirés entre autres par les écrits du Marquis de Sade ou encore par les opéras d’E.T.A. Hoffmann.
Bellmer peut être qualifié tant de sculpteur que de photographe, et ses figures féminines hybrides lui permettent d’extérioriser et d’immortaliser son affliction vis-à-vis de la société dans années 1930. Dans ce tirage argentique de 1934, les ombres et les formes de la poupée exsudent la charge politique et symbolique de sa vision particulière, délivrant un message percutant et sans équivoque.
Cette photographie de Bellmer provient de la collection Jean Bernard, journaliste à l’ORTF puis à France Culture, qui a collectionné avec passion et de manière frénétique les estampes de Roberto Matta et de son cercle artistique. Son importante collection, composée d’artistes de la mouvance surréaliste d’après-guerre comme André Masson, Man Ray, Raoul Ubac, Max Ernst ou Hans Bellmer, a été dispersée aux enchères en 2006.
Female body parts are depicted in black and white on a sheet with slightly diagonal stripes: here a bust, there an eye, a thigh. The sculpture thus immortalised belongs to the first series of Poupées begun by Hans Bellmer in 1933. The following year, in his own Die Puppe, as well as in the surrealist journal Minotaure, he published several photos showing different compositions of these puzzle-women. In them, the human body is mutilated, fractionated and reorganised so as to create monstrous, anxiety-inducing figures.
Bellmer's anti-Nazi political engagement and his ties with the surrealists are both factors that prompted him to create the doll figure. These plaster and papier mâché mannequins serve as metaphors for sexuality, violence and corruption - inspired by the writings of the Marquis de Sade and the operas of E.T.A. Hoffman, among others.
Bellmer can be qualified as much as a sculptor as a photographer, and his hybrid feminine figures enabled him to externalise and immortalise his disaffection for society in the 1930s. In this photograph printed in 1934, the shadows and the shapes of the doll exude the political and symbolic charge of his particular vision, delivering a piercing, unequivocal message.
This photograph by Bellmer comes from of the collection of Jean Bernard, a journalist at ORTF then at France Culture who was a passionate and frenetic collector of the prints of Roberto Matta and his circle of artists. His vast collection, representing artists from the post-war surrealist movement such as André Masson, Man Ray, Raoul Ubac, Max Ernst and Hans Bellmer, was offered at auction in 2006.
L’engagement politique antinazi de Bellmer tout comme son rapprochement au cercle des surréalistes sont autant d’éléments qui l’amènent à créer la figure de la poupée. Ces mannequins de plâtre et de papier mâché sont utilisés comme des métaphores de la sexualité, de la violence et de la corruption, inspirés entre autres par les écrits du Marquis de Sade ou encore par les opéras d’E.T.A. Hoffmann.
Bellmer peut être qualifié tant de sculpteur que de photographe, et ses figures féminines hybrides lui permettent d’extérioriser et d’immortaliser son affliction vis-à-vis de la société dans années 1930. Dans ce tirage argentique de 1934, les ombres et les formes de la poupée exsudent la charge politique et symbolique de sa vision particulière, délivrant un message percutant et sans équivoque.
Cette photographie de Bellmer provient de la collection Jean Bernard, journaliste à l’ORTF puis à France Culture, qui a collectionné avec passion et de manière frénétique les estampes de Roberto Matta et de son cercle artistique. Son importante collection, composée d’artistes de la mouvance surréaliste d’après-guerre comme André Masson, Man Ray, Raoul Ubac, Max Ernst ou Hans Bellmer, a été dispersée aux enchères en 2006.
Female body parts are depicted in black and white on a sheet with slightly diagonal stripes: here a bust, there an eye, a thigh. The sculpture thus immortalised belongs to the first series of Poupées begun by Hans Bellmer in 1933. The following year, in his own Die Puppe, as well as in the surrealist journal Minotaure, he published several photos showing different compositions of these puzzle-women. In them, the human body is mutilated, fractionated and reorganised so as to create monstrous, anxiety-inducing figures.
Bellmer's anti-Nazi political engagement and his ties with the surrealists are both factors that prompted him to create the doll figure. These plaster and papier mâché mannequins serve as metaphors for sexuality, violence and corruption - inspired by the writings of the Marquis de Sade and the operas of E.T.A. Hoffman, among others.
Bellmer can be qualified as much as a sculptor as a photographer, and his hybrid feminine figures enabled him to externalise and immortalise his disaffection for society in the 1930s. In this photograph printed in 1934, the shadows and the shapes of the doll exude the political and symbolic charge of his particular vision, delivering a piercing, unequivocal message.
This photograph by Bellmer comes from of the collection of Jean Bernard, a journalist at ORTF then at France Culture who was a passionate and frenetic collector of the prints of Roberto Matta and his circle of artists. His vast collection, representing artists from the post-war surrealist movement such as André Masson, Man Ray, Raoul Ubac, Max Ernst and Hans Bellmer, was offered at auction in 2006.